Le domaine des Vaux s’étend sur deux communes : Saint-Maurice-Saint-Germain et principalement sur Pontgouin.
Le château primitif du XVIIe siècle n’a pris son aspect actuel qu’entre 1850 et 1880 grâce au marquis Etienne de Pommereu d’Aligre, qui fit détourner le cours de l’Eure, niveler les terrains pour créer des terrasses et planter un parc.
On dit qu’il y avait aux Vaux deux châteaux : celui des gens et celui des chevaux, tant la splendeur des communs et des écuries était grande.
Le domaine resta dans la famille d’Aligre jusqu’en 1889.
En 1946, il fut acheté (pour la valeur de deux timbres poste) par le père Brottier en faveur de l’œuvre des orphelins apprentis d’Auteuil.
Depuis lors des jeunes viennent y apprendre un métier. Le château compte maintenant plus de trois cent pièces. Domaine privé.
Le parc ouvert à la visite.
Séparé de l’étang de Théllière par la D349, l’étang de Perruchet s’étend sur les communes de Saint-Victor-de-Buthon et de Saint-Eliph.
C’est l’un des plus intéressants du département. L’avifaune y est d’une grande richesse, quelle que soit la période de l’année.
C’est le seul site d’Eure-et-Loir colonisé par le grèbe à cou noir au moment des nidifications et pour la reproduction du canard milouin.
Lors des migrations, l’étang est une étape réputée. Le canard souchet, le fuligule milouin et d’autres espèces plus rares, comme la nette rousse ou l’oie cendrée, pour la famille des canards, ainsi que le chevalier guignette, le courlis cendré ou la grande aigrette pour la famille des échassiers, peuvent y rester plusieurs jours.
Les rapaces, comme le majestueux balbuzard pêcheur, sont également des hôtes régulièrement observés.
Dès le IXe siècle, Manou était un bourg fortifié, on trouve encore des fortifications au Château de la Reine Blanche, en direction de la vallée Biquet.
Ce château de garde faisait partie du domaine royal. Son rôle militaire est attesté par les archères et, si les fossés existent toujours, le pont-levis a disparu.
Aux angles, quatre tours rondes avec rangs de pierre de grison sont coiffées de poivrières et couvertes de tuiles. La tour qui garde l’entrée est arasée au niveau des remparts.
L’actuel château, que l’on aperçoit dans le parc, fut construit au XIXe siècle.
Blanche de Castille, héritière des Rotrou, est venue à Manou vers 1229, lors du siège de Bellême, défendre le comté que Mauclerc, que le duc de Bretagne, voulait s’approprier.
Propriété privée.
En 1684, l’embellissement du château de Versailles et de son parc était l’une des préoccupations de Louis XIV.
Mais l’eau manquait pour les fontaines et jeux d’eau que le roi voulait voir fonctionner en permanence.
Après quelques études pour amener l’eau à Versailles, un projet fut retenu. Il consistait à aménager, au moulin de Boizard, sur la commune de Pontgouin, une retenue d’eau par la réalisation d’une digue en pierres de 210m de longueur en crête et de 15m de haut.
Les travaux commencèrent dès avril 1695. 30 000 ouvriers, maçons, terrassiers et soldats, travaillèrent à la gigantesque entreprise.
La percée de deux arches, accompagnées en aval de perthuis éclusés avec barrage mobile, a valu à la digue la désignation d’écluses.
Les écluses sont classées monuments historique.
Au Moyen Age, la région de La Loupe et Courville était pour sa majeure partie, en-dehors des terres contrôlées par les comtes du Perche. Ils ne purent jamais s’y implanter complètement malgré quelques incursions réussies.
Le pouvoir temporel des évêques de Chartres s’étendait sur toute la région. A partir du XIIe siècle, le siège de cette seigneurie ecclésiastique fut fixé à Pontgouin.
Beaucoup de seigneuries constituées avant les XVIe et XVIIe siècles ont disparu et les domaines ont été soit détruits, soit fortement remaniés. Ont ainsi été détruits les donjons de Montlandon, de Montireau, de Saint-Victor-de-Buthon. Cependant, quelques domaines ont survécu, et des châteaux ont été batis : la Rivière et les Vaux à Pontgouin, alors que d’autres ont été aménagés en fermes de type maison forte.
Cette architecture est particulièrement remarquable au nord du canton de La Loupe et dans le Thymerais. Les plus beaux exemples sont Bois-Landry à Champrond-en-Gâtine, le Plessis à Pontgouin, la Grand’Maison au Favril, le Romphaye à Digny et le Château à Jaudrais.
Certaines propriétés portent la marque de nobles familles dont la plus puissante fut certainement les Aligre, anoblie par Louis XIII dès le début du XVIe siècle. Ils achetèrent les plus beaux domaines de la région. Etienne IV était ainsi dénommé Seigneur de la Rivière, la Forêt, Le Favril, Bois-Landry, Frétigny et autres lieux. Si on ajoute le château des Vaux, la famille d’Aligre posséda et transforma à son goût une bonne partie des propriétés du secteur jusqu’à la dispersion du domaine en 1926.
Les fermes fortifiées de Meaucé et Fontaine-Simon semblent plus récentes.
Situé sur la commune de Meaucé, le gros chêne, à quelques centaines de mètres de la voie ferrée sur la route de Rémalard, serait un reste du bois environnant le château primitif. Il aurait remplacé un chêne druidique millénaire.
La légende dit qu'il a été planté au temps des croisades par un chevalier de Montireau (où la confrerie des chevaliers de Notre-Dame a installé sa commanderie). C'était un gage de fidélité qu'il offrait à sa fiancée, fille d'un Seigneur de Meaucé. La statuette de la Vierge qui l'orne marque la volonté de christianiser le culte séculaire rendu aux arbres.
Ce chêne, appelé "Chêne de la Vierge" a une autre histoire.
Dans une cavité de l'arbre se trouvait une statuette de la Vierge vénérée dans le pays. Les révolutionnaires enlevèrent la statue et à sa place poussa un champignon ayant "la forme de la Vierge". On cria au miracle.
Les révolutionnaires écrivirent au Général Marbot, propriétaire du terrain, pour lui demander de faire abattre cet arbre prodigieux. Une équipe de bûcherons vint de nuit mais peine perdue : la Vierge invisible ayant étendu son voile sur les racines, les cognées ne purent pas les entamer. D'autres bûcherons s'y essayèrent et se heurtèrent à des paysans décidés à les en empêcher. Les gendarmes intervinrent ainsi qu'un détachement de soldats d'infanterie. Entre temps, le pays s'était mobilisé pour protéger l'arbre et le chêne fut sauvé car l'officier préféra éviter un massacre.
On dit aussi qu'Henri IV s'y serait assis alors qu'il chassait autour de Vaupillon où il avait fait construire un pavillon pour Marguerite de Valois, sa jeune épouse. On dit encore que Louis XIII et Napoléon s'y seraient assis …